Mon carnet de route

 

vendredi 27 janvier 2012

Vive le vent, vive le vent...

Bonjour,

Aujourd'hui, grâce à Normand du forum de Velotrainer.net, je vous propose un peu de lecture venant de Jean Turpin pour nous parler du vent en France.

Le Vent 

Par Jean TURPIN 

« Tiens, aujourd’hui c’est le vent » ! 

Au Pays de Montbéliard, on entend souvent cette expression, lorsque le vent souffle de l’ouest. 

Chaque vent a un nom, en voici quelques-uns qui soufflent en France, certains ayant des appellations très locales : 
- la Bise : le mot bise, avec le sens de vent du nord-est, est d’origine germanique. En Lorraine, on le surnomme la tueuse. 

- La Brise : vent peu violent, il est dit de mer lorsqu’il souffle de la mer vers la terre et il est dit de terre lorsqu’il souffle de la terre vers la mer. Sa force varie de 1 à 5, selon qu’il est très légère brise ou bonne brise, en passant par légère brise, petite brise, jolie brise. 

- Le Blizzard : est un vent venu du nord, il lance des bourrasques de neige. Les Canadiens francophones ont retenu son aspect neigeux et l’appellent poudrerie alors que les anglophones lui ont préféré barber (barbier) surnommé ainsi car il gèle moustaches et cheveux. 

- Baslerwind : est un vent d’est qui souffle en Alsace, de plein est, et vient d’Allemagne. 

- Betchawind : est le contraire du précédent, il vient de l’ouest-nord-ouest. 

- Niederwind : vent du nord, qui souffle sur Strasbourg. 

- Le Foehn : (mot dialectal suisse) vent chaud et sec des Alpes suisses et autrichiennes mais aussi, fréquent dans les Vosges. 

- la Dame de Lausanne : on appelle ainsi en Suisse ce vent du nord qui souffle sur Lausanne. 

- Monsieur de port de l’écluse : est le vent contraire du précédent, qui vient du sud et souffle sur le Lac Léman, à hauteur de Thonon-les-Bains. 

- Le Matinal : est un vent de sud-est qui se fait sentir dans l’Ain et le nord Lyonnais. 

- Le Vent blanc : se ressent dans le Bourbonnais et en Bourgogne. 

- Le Dret-vent : venant de l’ouest, il souffle en nord Bourgogne. 

- le Mistral : soufflant du nord, il s’engouffre dans la vallée du Rhône où il accélère. Autour de la Camargue, il devient d’une force redoutable. Au sommet du Ventoux (le mont venteux) il a soufflé à plus de 300 km/h. (320 en 1967). 

- La Tramontane : ce vent sec et froid a pris son nom de l’italien stella transmontana (l’étoile au-delà des monts), l’étoile polaire, celle qui montre le nord. Dans le Languedoc, elle souffle 200 jours par an, orientée nord-ouest. (La tramontane souffle aussi dans le sud-est, elle vient alors de l’Italie proche, orientée est-nord-est). 

- Le Marin : est le vent contraire du précédent, il souffle de la mer, direction sud-est, dans le golfe de Gascogne. 

- Le Mélamboré : il vient lui-aussi du nord, comme le mistral; on le ressent à Marseille. 

- L’Aouro : vent parallèle au mistral, il est appelé ainsi vers Aigues-Mortes. 

- Le Cers : est un vent du nord-ouest qui souffle lui aussi près d’Aigues-Mortes. 

- Le Vent d’autan : ce vent vient de la mer Méditerranée et se ressent très fortement à Toulouse; il rendrait fou certaines personnes… en tous cas il est responsable de violents maux de tête; mais on distingue : 

- L’Autan blanc (en latin altanus originaire du large) qui vient par le sud-est, et apporte la pluie sur les contreforts des Cévennes (le mont Aigual qui veut dire le mont de l’eau). 

- L’Autan noir qui souffle d’est en ouest. Il amène la pluie entre Massif Central et Pyrénées. 

- La Galerne : de l’ouest-N-O, frais, humide, violent en toutes saisons souffle aussi dans le Golfe de Gascogne. 

- L’Ecorche-vache : nom curieux donné dans le Nord de la France à ce vent du nord. 

- L’Ecorche-vel : est son pendant, en Picardie. 

- L’Escorche-river : ressemble bien à ceux cités précédemment. 

- L’Escorche-chieuvre : est aussi un vent du nord, appelé ainsi vers le Limousin ; la chieuvre est la chèvre en patois. 

- La Soulaire : est au contraire du précédent, un vent qui vient du sud. 

- L’Hegoa : chaud et sec mais suivi de pluie, il vient du sud ; c’est un vent du Pays Basque. 

- Limousin-Pliau : souffle de l’ouest, toujours dans cette région du Berry. 

- Le Surouas ou Suroît : est un vent breton, qui souffle de l’ouest-sud-ouest dans le Sud Finistère. 

- Le Nordée : ou Nordet, vient lui, de nord-est et se fait sentir dans le Nord Finistère. 

- Père Barnard : se ressent à Rennes et vient de l’ouest. 

- Le Dalu : souffle du nord sur l’Anjou. 

- Le Kornog : vent d’hiver de secteur ouest-nord-ouest, qui prend des appellations multiples, selon la région traversée. 

- Le Libeccio : souffle de l’ouest ou du sud-ouest en toutes saisons en Corse. 

Cette énumération n’est pas exhaustive, loin de là. Ce ne sont que quelques noms recueillis d’un article de Cécile Cazenave paru dans « Femme Actuelle Jeux » et d’un condensé de la « Petite encyclopédie des vents de France » d’Honoré Victoire, paru aux éditions Jean-Claude Lattès, si joliment écrite, tel cet extrait en parlant du Kornog votant « qui entre chez nous, par l’île de Sein, chatouille toute la Bretagne-Sud et va mourir, à bout de souffle, dans les marais de Brière, aux portes de Saint-Nazaire »: 

- «…Quand il arrive en Brière, c’est le Père Barnard qui le ramasse au milieu des ajoncs, s’en fait un manteau de sel, puis repart, comme ressuscité, de par les vaux de Loire jusqu’en Touraine et en Sologne se disperser dans les marais. » 

Rappelons la définition du vent (abrégée) du dictionnaire « Le Robert » : 

- du latin ventus, déplacements naturels de l’atmosphère. Apparenté à l’allemand Wind, à l’anglais wind, au gallois gwynt… 

Merci à Cécile Cazenave : Femme Actuelle Jeux, 

Ainsi qu’à Honoré Victoire, auteur de la petite encyclopédie des vents de France, qui a recensé 630 vents, « plus de vents que de fromages » nous dit l’auteur de l’article de Ouest-France, 

Et à François SIMON, auteur de l’article paru dans Ouest-France du 4 mars 2003 « L’homme qui collectionne les vents ». 

Autres réf. : LE ROBERT et le quid. 

Les dictons : 

Le vent n’entre point, s’il ne voit par où il pourra sortir. 

Méry 1828 

Ou vente ou pleut, si vet qui estuet. 

Ancien proverbe XIIIe siècle 

Qu’il pleuve ou qu’il vente, celui qui doit aller, va.


Maintenant, on ne pourra plus pester contre le vent, on le connait si bien.

@+ 

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